Après plusieurs semaines de mobilisation intense du monde agricole, le Projet de loi d’orientation pour la souveraineté́ agricole et le renouvellement des générations en agriculture vient d’être adopté à l’Assemblée nationale. Cela faisait deux ans que nos agriculteurs l’attendaient. Malheureusement, ce texte passe totalement à côté des enjeux cruciaux de la profession et des revendications initiales. En effet, il se borne à défendre un modèle d’agrobusiness qui ne répond pas aux besoins de l’agriculture aveyronnaise à dominante familiale, où l’agriculture et l’élevage façonnent pourtant nos paysages et notre économie.
De plus, cette loi n’apporte pas de réponse à l’enjeu du renouvellement des générations agricoles, alors que près de 80% de nos exploitants agricoles ont disparu en 40 ans. Pour atteindre les objectifs de souveraineté alimentaire et répondre aux besoins du pays, il faudrait installer 300 000 agriculteurs.
La loi omet également de traiter la question essentielle des revenus agricoles et encourage même la libéralisation des marchés, soumettant nos paysans à une concurrence toujours plus déloyale. Pourtant, la situation est alarmante : de nombreux agriculteurs n’arrivent pas à vivre dignement de leur travail. Les traités de libre-échange aggravent la situation, doublant les importations agricoles depuis les années 2000. 20% de notre alimentation repose désormais sur des produits importés que nous pouvons pourtant produire en France. Sur ce sujet, les députés France insoumise au Parlement européen sont les seuls à s’y être opposés unanimement.
En réponse à tout cela, je suis intervenu ces deux dernières semaines à de nombreuses reprises dans l’hémicycle afin d’infléchir les orientations de cette loi. J’ai été force de proposition pour l’améliorer.
Vous pouvez retrouver le lien de mes défenses d’amendements directement sur Youtube, en cliquant sur les liens suivants :
- Aide à l’installation des jeunes agriculteurs afin d’assurer le renouvellement des générations
- Souveraineté alimentaire agricole et la demande d’une mise en place d’un protectionnisme solidaire
- L’inquiétude face aux traités de libre-échange qui empêche l’instauration de prix planchers rémunérateurs
- Droit au répit et au repos de nos agriculteurs à travers l’instauration d’un congé
Avec mes collègues du groupe LFI-NUPES, nous regrettons le choix du gouvernement de s’éloigner d’une agriculture plus souveraine, rémunératrice et respectueuse du vivant et du travail paysan. Pour rappel, nous avons défendu ardemment : des prix planchers rémunérateurs, la revalorisation des pensions agricoles, un accès facilité au foncier, un protectionnisme solidaire et des débouchés locaux via la commande publique. En tant que député de l’Aveyron, je continuerai à l’avenir à porter des mesures concrètes en faveur de ce modèle agricole.
Laurent Alexandre, député LFI-NUPES de la 2ème circonscription de l’Aveyron