Dans La Dépêche du Midi et Centre Presse du mercredi 10 juillet et Le Villefranchois du jeudi 11 juillet, M. Deguara m’a une nouvelle fois attaqué personnellement ainsi que les électeurs de la deuxième circonscription lors de son analyse des résultats du second tour, d’où le présent droit de réponse.
Au second tour des législatives, les électeurs de la circonscription m’ont accordé leur suffrage contre la candidate d’extrême droite. Plutôt que de féliciter cet acte républicain, Monsieur Deguara a une nouvelle fois préféré m’accabler de caricatures dans la presse. Je n’ai pas répondu à ses calomnies pendant la campagne électorale pour me concentrer sur les sujets de préoccupation des Aveyronnais. Mais lorsqu’il s’attaque aux citoyens, il est de mon devoir de réagir.
Dans son communiqué, M. Deguara explique qu’il est naturel pour « ses » électeurs de sensibilité de gauche de voter pour moi au second tour, et pour « ses » électeurs de sensibilité de droite de voter pour le RN au second tour. Quel mépris pour les électeurs, en particulier ceux de droite républicaine.
M. Deguara a bien le droit de ne pas être d’accord avec le programme du Nouveau Front Populaire. Mais il a fait le choix de ne pas prendre position au second tour entre l’extrême droite et ma candidature, pour, selon sa formule « laisser libres » les électeurs de faire barrage « soit au RN » soit « à LFI ». Banaliser le RN de la sorte et dresser des parallèles infâmes entre le NFP et le RN est irresponsable et dangereux.
Les fondations du Rassemblement National se trouvent dans la collaboration avec l’Allemagne nazie, celles du NFP et de LFI se trouvent dans la Résistance. Le RN prône la préférence nationale, la fin du droit du sol et la discrimination, le NFP et LFI défendent l’humanisme et les valeurs de la République. Les condamnations pour des délits de racisme sont courantes au RN, alors que le NFP et LFI refusent absolument toute forme de racisme et d’antisémitisme.
Pourtant, M. Deguara répète à qui veut l’entendre que je fais partie des « extrêmes » au même titre que le RN. De quelle autorité se prévaut-il pour remettre en cause la décision du Conseil d’Etat et du Ministère de l’Intérieur qui ont classé le NFP et LFI à « gauche » et non à l’extrême-gauche ? Le RN étant classé quant à lui à « l’extrême-droite » par ces mêmes institutions.
Je mets au défi M. Deguara de donner un seul exemple d’un comportement, d’une parole ou d’un vote à l’Assemblée de ma part qui ne serait pas républicain ou qui serait « extrémiste ». Je pose certes un diagnostic très sévère sur la politique macroniste dont il est le représentant, qui a profondément creusé les inégalités sociales et divisé le pays.
Mais pour autant, je ne fais et personne au sein du NFP ne fait d’ambiguïté avec l’extrême-droite. Dès le soir du premier tour à 20h, en cas de triangulaire, tous les candidats du Nouveau Front Populaire qui étaient troisièmes se sont retirés si le Rassemblement National était en tête. Notre consigne a été claire : pas une voix, pas un siège de plus pour le RN. J’en aurais fait de même si m’étais trouvé à la place de M. Deguara, en troisième position.
Entre les deux tours, j’ai gagné plus de 8 000 voix alors que la candidate du RN en a gagné 3 000. Je dois cette victoire à de nombreux électeurs, de droite, de gauche et abstentionnistes du premier tour. Tous ont su se montrer plus républicains et responsables que M. Deguara. Je les en remercie et je n’oublierai pas cet acte démocratique.
Laurent Alexandre, député NFP de l’Aveyron