Ce jeudi 8 février, des professeurs et parents d’élèves du collège Francis Carco de Villefranche ont enterré symboliquement leur établissement Public à la Collégiale. De nombreux curieux, professeurs du secteur et citoyens engagés dans la défense du service public ont participé à cette action symbolique.
Le collège Carco vit en effet un mouvement de grève sans précédent depuis le 1er février. Une immense majorité des professeurs et des parents d’élèves s’est insurgée contre la mise en œuvre des groupes de niveau à la rentrée prochaine. Il s’agit en effet d’une mesure inefficace et violente. Inefficace car des recherches et expérimentations ont déjà été menées par le passé et arrivent toutes à la même conclusion : ce système ne marche pas. Comment prétendre vouloir restaurer l’autorité des professeurs sans même écouter ce qu’ils ont à dire sur leur métier ? Violente car cette idée remet en cause les fondements de l’école de la République : égalité d’enseignement pour tous les élèves, alchimies de classe, vivre ensemble et acceptation des différences.
J’ai rencontré une délégation de professeurs et de parents d’élèves à ma permanence. Nous avons longuement évoqué les raisons de la mobilisation, mais également les demandes de la profession pour exercer leur métier dans de bonnes conditions. J’y ai vu des femmes et des hommes déterminés et engagés, avec un sens aigu du service public et la volonté de garantir la meilleure des éducations pour les enfants.
Effectifs de classe surchargés, dotation horaire insuffisante, nécessité de dédoublement de classes, inquiétude pour la santé mentale des jeunes, manque de reconnaissance des AED et AESH qui sont pourtant essentiels à la bonne marche des établissements scolaires… Nous avons évoqué de nombreux sujets essentiels, montrant qu’il y a urgence à agir pour refonder l’école de la République. Les professeurs de Francis Carco ne sont pas les seuls à se mobiliser. La colère du monde enseignant dans son ensemble contre ce gouvernement est profonde et doit être entendue. Je reçois de nombreux témoignages d’équipes partout sur ma circonscription et au-delà qui n’en peuvent plus. Ca suffit d’attaquer le service public de l’Education Nationale. Je suivrai l’évolution de la situation avec attention.
