Je dénonce souvent ces gouvernants qui ne connaissent pas la vraie vie mais donnent des leçons à tout le monde. C’est le sentiment partagé par les Aveyronnais qui m’interpellent chaque jour.
Avec Bayrou et son « plan de redressement », on atteint un point de rupture. Il demande des « efforts » aux travailleurs et aux retraités alors que les ultrariches sont toujours et encore épargnés. Pourtant, ils paient en proportion beaucoup moins d’impôts que les classes moyennes. Tous prélèvements obligatoires confondus, le taux d’imposition moyens des milliardaires est de 26% alors que celui des classes moyennes est de 52%.
Je considère qu’il ne peut pas y-avoir « d’effort » acceptable sans un minimum de justice. C’est pourquoi je voterai encore la censure lorsque je pourrai le faire contre ces mesures qui n’ont pas de majorité dans le pays, comme je l’ai fait avec les députés LFI-NFP lors des 8 occasions de censurer Bayrou. S’il est encore en place, c’est parce que les députés RN n’en ont voté aucune.
Les déclarations du premier ministre sur la dette et le budget oublient l’essentiel : ce sont les cadeaux fiscaux aux plus riches faits par les gouvernements de M. Macron depuis 8 ans qui ont creusés les déficits et les inégalités. Les travaux de l’OFCE (Observatoire Français des Conjonctures Economiques) montrent clairement que ces politiques budgétaires récentes n’ont bénéficié qu’aux 10% les plus riches au détriment des classes populaires et moyennes. Depuis 2019, la fortune des milliardaires français a augmenté de 24 milliards d’€ au total, soit 13 millions d’€ par jour.
Nous connaissons déjà le résultat du « plan de redressement » annoncé par Bayrou : de nouvelles souffrances sociales et une nouvelle explosion des inégalités pour préserver les plus riches, sans réduction du déficit public.
Les déficits publics s’expliquent d’abord par une baisse des recettes. Pour les réduire, il faudrait commencer par un rééquilibrage fiscal plus juste en mettant à contribution les ultrariches. Ce ne sont pas les seuls députés LFI-NFP qui le disent. Dans une récente tribune dans Le Monde, ce sont sept prix Nobel d’économie qui exhortent la France à adopter un impôt sur les ultrariches, inspiré de la Taxe Zucman. Cet impôt a déjà été adopté par l’Assemblée nationale mais Macron, Bayrou et le Sénat s’y opposent. Il s’agit pourtant simplement de cibler les patrimoines excédant 100 millions d’euros et de s’assurer qu’ils payent au moins 2% de leur fortune en impôt. Cette taxe pourrait rapporter 15 à 20 milliards d’euros au budget de l’Etat.
Au lieu de ça, quels sont les « efforts » demandés par Bayrou ?
Il demande un « effort » aux malades pour baisser le déficit de la sécurité sociale en annonçant le déremboursement de médicaments et le doublement à 100 euros des franchises médicales. Que veut dire un « effort » quand on est malade ? Être malade va coûter plus cher. Les riches pourront se soigner, pour les autres tant pis. C’est la double peine : malade et ne pouvant pas se soigner correctement.
Il entend supprimer 2 jours fériés. Au-delà la symbolique désastreuse de la suppression de la commémoration de la victoire contre le régime nazi, 2 jours fériés en moins, c’est un mois de travail non payé tous les 15 ans. En réalité c’est l’équivalent d’une baisse de salaire de 1% pour un salarié payé au SMIC. Les recettes espérées pour les caisses de l’Etat de cette mesure égalent le montant de l’impôt sur la fortune que Macron a supprimé et interdit de rétablir.
Il souhaite supprimer 3000 fonctionnaires et bloquer leur point d’indice. Mais dans quel service public y-a-t-il trop d’employés ? Y-a-t-il trop de policiers ? Alors que tout le monde appelle à lutter contre le narcotrafic ? Trop d’enseignants ? Alors que 5000 classes vont déjà fermer à la rentrée ? Trop de soignants ? Alors qu’arriver à se soigner est déjà difficile, il sera alors impossible de le faire correctement par manque de soignants.
Il compte geler le montant des retraites. Cela signifie une baisse du niveau réel des pensions par rapport à l’inflation. Les retraités ont passé leur vie à bosser et beaucoup ont du mal à boucler les fins de mois. Le gouvernement ferait mieux de s’occuper de revaloriser les pensions les plus modestes. 10% des retraités sont en effet sous le seuil de pauvreté (1 216 €/mois).
Il annonce une ponction historique sur les budgets des collectivités territoriales à hauteur de 5,3 milliards. C’est une nouvelle atteinte à la capacité d’investissement et d’action des collectivités qui auront des conséquences inévitables sur l’activité économique. En prétendant « responsabiliser » les collectivités, Bayrou les met sous tutelle. Résultats : des mairies qui n’auront plus les moyens de soutenir l’activité économique et de répondre aux besoins de leurs habitants. Faut-il arrêter les projets de rénovation des écoles ? Fermer les crèches ? Augmenter le prix des cantines ? Ne plus entretenir les terrains de sport ? Les routes ? Les cimetières ?
Aucune de ces mesures ne se justifie. Additionnées, elles forment un cocktail qui défigure notre pays.
Un autre politique est possible.
