Ce 4 mars 2024, députés et sénateurs sont réunis en Congrès à Versailles pour finaliser le processus de constitutionnalisation du droit à l’avortement. C’est avec beaucoup d’émotion et la pleine conscience de la portée historique de ce vote que j’apporte ma voix en ce sens. Près de 50 ans après la loi Veil, c’est une nouvelle étape de ce combat pour le droit fondamental des femmes à disposer librement de leurs corps et dans de bonnes conditions sanitaires. Le symbole est d’autant plus fort alors que nous célébrons dans quatre jours la journée internationale des droits de la femme.
Une victoire programmatique des insoumis
C’est aussi une victoire programmatique pour les Insoumis. En effet, Jean-Luc Mélenchon a été le seul candidat à la présidence de la République à défendre la constitutionnalisation de l’avortement dès 2012. Cette proposition a toujours été défendue par les Insoumis et a été inscrite dans le programme commun de la NUPES pour les législatives. A la fin de l’année 2022, une proposition de loi constitutionnelle transpartisane portée par la présidente du groupe LFI-NUPES Mathilde Panot a été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale et a permis l’adoption de cette grande avancée. C’est ce travail de fond et mené en commun avec les associations pour les droits des femmes qui a permis de convaincre des parlementaires initialement opposés à cette proposition de loi et notamment la droite sénatoriale. Notre pays est ainsi le premier au monde à inscrire le droit à l’avortement dans sa Constitution.
Renforcer l’accès à l’IVG en Aveyron
Mais le vote de cet après-midi ne signifie pas que le droit à l’avortement est réellement effectif sur tout le territoire. Là est maintenant l’enjeu. Je pense notamment aux territoires ruraux où la désertification médicale et le manque de personnel compliquent l’accès à toutes à l’IVG. La fermeture de maternités en milieu rural ces dernières années y a réduit l’accès. En Aveyron, seuls deux hôpitaux sont en mesure de pratiquer des avortements, celui de Rodez et celui de Millau. Il est essentiel de permettre aux femmes d’avorter le plus près possible de chez elles et de bénéficier de l’intervention la plus adaptée à leur situation, soit médicamenteuse, soit chirurgicale, dans le respect de la législation qui prévoit que l’avortement soit possible jusqu’14 semaines. Le manque de personnel à même de réaliser ces tâches dans nos hôpitaux oblige bien souvent les femmes aveyronnaises à des choix par défaut ou bien à des déplacements contraints. Je souhaite travailler de concert avec toutes les personnes et structures compétentes de notre département, directeurs d’hôpitaux, associations des droits des femmes, ARS, personnel médical… pour améliorer cet état de fait et m’y engagerai dans les prochaines semaines.