Ce lundi 4 septembre, j’ai fait le tour d’établissements scolaires de ma circonscription pour constater les besoins spécifiques pour nos écoles. Ainsi, je me suis rendu à l’école élémentaire Jean Macé de Decazeville, au collège Jean Jaurès de Cransac et à l’école Jules Ferry du Gua pour échanger avec des parents, des élèves et des équipes éducatives.
J’ai pu confirmer sur le terrain et avec les premiers concernés les vrais enjeux de la rentrée scolaire.
Le prix des fournitures scolaires explose et met les parents d’élèves en grande difficulté :
Le prix des fournitures a augmenté de 11,3% globalement, avec des hausses moyennes de 25% pour le coût de la papeterie (29% pour les copies doubles ou encore 22% pour les cahiers). Ce sont plus de 86% des familles qui se disent en difficulté pour acheter les fournitures scolaires dans le second degré. J’ai eu les mêmes échos de la part des parents d’élèves et équipes éducatives rencontrés à la rentrée. Les familles ont de plus en plus de mal à faire face à l’ensemble des dépenses liées à la scolarité de leurs enfants. Comme maire d’Aubin, j’avais mis en place des mesures concrètes comme la cantine à 1 euro pour tous les enfants des écoles. Malheureusement, aujourd’hui, avec l’explosion du prix des denrées alimentaires, des communes risquent de ne plus avoir d’autre choix que d’augmenter le prix payé par les familles. L’Etat doit intervenir d’urgence.
Il manque des enseignants pour garantir un bon encadrement de nos enfants et trop de classes ferment :
Les établissements scolaires où je me suis rendu, tous classés en Réseau d’Education Prioritaire, m’ont indiqué « avoir la chance d’être au complet ». Ce qui devrait être un fonctionnement normal de notre école de la République devient une chance pour les premiers concernés, ce qui en dit long sur l’état de tension sur les postes d’enseignants. A noter l’entretien que j’ai eu avec la directrice de l’école maternelle Jean Moulin de Decazeville qui m’a informé du besoin pour l’école de bénéficier d’un demi-poste supplémentaire, pour passer à 5 encadrants pour 44 petits, dont 19 élèves de tout juste 2 ans. De même, plusieurs établissements scolaires de ma circonscription m’ont contacté pour faire part de leur besoin de postes supplémentaires afin de garantir des conditions idéales d’apprentissage pour nos enfants. J’entends suivre de près la situation de tous les établissements de notre circonscription afin de faire un état des lieux complet des besoins pour notre territoire.
Et pourtant, en dépit de ces besoins exprimés, l’Aveyron perd 4 postes de professeurs des écoles cette année. Pour les collèges, on passe de 290 classes à 286 alors que le nombre de collégiens dans notre pays est stable. Au niveau national, 7 900 emplois d’enseignants auront été supprimés ces cinq dernières années dans les établissements publics du second degré. C’est l’équivalent de 175 collèges rayés de la carte, alors que les effectifs dans le public ont augmenté de 26 400 élèves entre 2017 et 2021. 15 millions d’heures de cours sont perdues chaque année en raison des absences non remplacées.
C’est pourquoi j’ai co-signé plusieurs propositions de loi avec mon groupe LFI-NUPES pour agir concrètement face à cette situation :
Une proposition de loi visant à garantir la gratuité réelle de l’éducation, notamment de la cantine, des transports scolaires, des activités périscolaires, ect, pour les établissements publics.
Une PPL pour créer une procédure de pré-recrutement des professeurs car aujourd’hui, 3100 postes ne sont pas pourvus aux concours d’enseignants.
Une PPL pour garantir le droit fondamental à l’éducation avec notamment la revalorisation de 10% du point d’indice des fonctionnaires. En 1980, un professeur en début de carrière gagnait 2,2 fois le SMIC. Aujourd’hui, il gagne 1,2 fois le SMIC. Cette PPL prévoit aussi la création d’un corps de fonctionnaires pour sortir de la précarité les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).
Ne masquons pas les graves difficultés de cette rentrée. J’appelle le gouvernement et mes collègues députés à entendre ces propositions de bon sens. En Aveyron, les parents comme les équipes éducatives peuvent continuer à compter sur moi pour défendre nos écoles.