Stop à la prolifération des traités de libre-échange

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Mardi 16 janvier, mon groupe parlementaire La France insoumise organise un débat sur l’accord de libre-échange européen avec la Nouvelle-Zélande, que le Conseil de l’Europe vient de valider, en toute opacité.

Les conséquences de cet accord sont expliquées dans la tribune que nous avons fait paraitre dans l’Humanité. En clair, des dizaines de milliers de tonnes de produits néozélandais totalement ou partiellement exempts de droits de douane devraient être importées sur le continent. Cet accord fragilisera des secteurs entiers de l’agriculture française, dont les productions se trouveront mises en concurrence avec des marchandises néozélandaises moins chères, car produites à plus bas coût.

Le plus grave avec ces accords est qu’ils se discutent en catimini, dans le secret des bureaux, sans concertation aucune, que ce soit avec les peuples concernés ou les parlementaires. Je défends depuis le début de mon mandat la nécessité pour les élus de la Nation de débattre sur le fond de ces sujets. En juillet 2022, nous étions 150 députés, de droite comme de gauche, à demander un débat dans l’hémicycle sur la question précise de l’accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande.

C’est le seul moyen d’avoir des débats clairs : pour ou contre nos éleveurs, pour ou contre une multiplication de produits qui ont fait le tour du monde avant d’arriver sur notre sol. Nous défendons, avec mon groupe un protectionnisme solidaire, écologique et social, pour nos agriculteurs. C’est la seule manière pour nous de rémunérer dignement ceux qui travaillent la terre et d’apporter les garanties de qualité alimentaire nécessaires aux citoyens qui consomment ces produits.

Ce soir, nous espérons ainsi pouvoir avancer ces sujets lors de ce débat. Je souhaite que l’Union Européenne et le gouvernement français revoient également leur copie pour le traité Mercosur et associent enfin citoyens et parlementaires à la discussion au lieu de se complaire dans l’opacité la plus totale. L’agriculture aveyronnaise n’a pas besoin de 350 000 tonnes de boeuf détaxées supplémentaires circulant librement dans le périmètre de l’Union comme le prévoit le traité du Mercosur.

J’en profite également pour rappeler ma stricte opposition à ce traité de libre-échange, qui ne doit être conclu ni à présent, ni dans le futur, peu importe l’ajout de prétendues « clauses miroirs », comme le dispose une proposition de résolution votée en juin dernier par le Parlement. Cette résolution n’apporte pas les garanties nécessaires pour un débat serein : rien sur l’opacité des négociations ou encore défense de clauses miroirs seulement appliquées à certains produits non définis selon les standards de l’Union Européenne et non selon les standards français, plus exigeants.

Que ce soit pour l’accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande ou le Mercosur, le droit à l’alimentation est un sujet fondamental qui mérite que chaque vision puisse s’exprimer et être débattue au même niveau, sans deux poids, deux mesures.

Vous pouvez retrouver ici notre tribune parue dans l’Humanité : En finir avec le dogme du libre-échange – L’Humanité (humanite.fr).

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